Souvent les parents qui se préparent à accueillir un autre enfants se posent ces questions :
- Comment faire accepter à l’aîné ou aux aines le petit frère ou la petite sœur qui arrive?
- Ou comment faire pour qu’il n’éprouve pas de jalousie?
- Comment faire pour qu’il aime le nouveau venu?
- Comment faire pour qu’il ne sente pas abandonné? Frustré?
Bien sûr derrière ces question, il y a tout l’amour et l’inquiétude des parents pour leurs enfants.
Cependant, on ne peut forcer les sentiments d’un être humain, ni l’obliger à adopter des sentiments convenus et « convenables »
Il est « normal » que le l’enfant éprouve de l’inquiétude, voire de la jalousie, et de la colère face à ce changement de situation. La structure de la famille va sa trouver modifiée, pour l’enfant c’est un vrai bouleversement : C’est désormais un nouveau venu qui va retenir l’attention des parents. L’attention, c’est à dire l’amour, va se focaliser sur le nouveau-né. Il y a une dimension de perte considérable dans ce type d’expérience, et cela quelle que soit la bonne volonté des parents.
J’ai utilisé le terme « normal ». Mais les sentiments ne sont ni normaux ni anormaux. Et si nous acceptions nos sentiments au lieu de les condamner ou de les soumettre à des normes morales et sociales, nous nous sentirions beaucoup plus léger.
A mon sens, la réponse à cette question, c’est que l’on ne peut « faire accepter » à un enfant la venue du petit frère ou de la petite sœur.
Cette attitude équivaut à l’inciter à réprimer ou renier ses sentiments le plus qu’il pourra, afin de correspondre à l’idéal des ses parents. Il souffrira en sachant au fond de lui que ses sentiments ne sont pas acceptables.
La vraie question est plutôt : « comment se préparer à accepter les sentiments de son enfant face à cette nouvelle situation? »
La naissance d’un enfant, réveille très souvent nos propres peurs et nos douleurs d’enfant. il peut nous être très difficile voire insupportable de voir nos enfants souffrir ou exprimer des sentiments non conformes à l’idéal que nous nous représentons. Il nous est alors impossible d’accueillir les émotions de nos propres enfants. Cela fait écho à nos propres sentiments refoulés.
Quand les parents sont tranquilles avec leurs propres émotions, ils peuvent accepter celles de leurs enfants. Ils sont alors en mesure de jouer leur rôle d’un contenant, de garde-fou, ou de pare excitation. l’enfant sent alors qu’il est accepté, que ses émotions ne vont pas le détruire ni détruire la relation vitale qu’il entretient avec ses parents. Il se sent en sécurité et accepté.
Il peut éprouver ce qu’il ressent et le partager sans craindre de perdre l’amour. Cela lui permet de se développer avec confiance en lui-même, et en son environnement familial.
Toute la gamme des sentiments existe en nous, elle est là pour se déployer. mais si nous cherchons à occulter certaines émotions, nous en serons alors les otages.
